Approches thérapeutiques
La thérapie EMDR
« L’EMDR est sans doute la plus grande découverte qui ait été faite en psychothérapie depuis les travaux précurseurs de Janet et de Freud. Elle est en train de révolutionner non seulement le soin psychothérapeutique, mais également toute notre compréhension des mécanismes psychiques. L’EMDR est une découverte majeure en psychothérapie, dont l’efficacité est scientifiquement prouvée”, de l’auteur Jacques ROQUES psychanalyste et psychothérapeute, vice-président de l’association EMDR France
A la suite d’une thérapie EMDR réussie, les impacts traumatiques sont régulés et les expériences émotionnelles négatives ne se manifestent plus.
EMDR c’est quoi ?
La thérapie EMDR s’adresse à toute personne (de l’enfant, même en bas âge, à l’adulte) souffrant de perturbations émotionnelles. C’est une psychothérapie créée en 1987, par la psychologue et thérapeute comportementale américaine, Francine Shapiro.
L’EMDR, “Eye Movement Desensitization and Reprocessing” ou “Désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires” en français, propose de soigner par les mouvements oculaires mais pas seulement. Le modèle du traitement adaptatif de l’information (TAI) est le postulat de base sur lequel se base la thérapie EMDR.
Tout comme notre corps, notre cerveau dispose de ses propres capacités d’auto-guérison. Il arrive parfois que ce système se bloque et ne puisse plus “digérer” certaines informations ou expériences douloureuses. L’EMDR permet de remettre en route ce système, redonnant ainsi à notre cerveau sa capacité de guérison innée.
Cette thérapie part du principe que chaque pathologie, symptôme ou problématique, est générée par des événements perturbants, ou vécus comme traumatiques par le passé et qui ont encore un impact dans le présent. En EMDR on parle de traumatisme à propos de toute expérience de vie qui a, toujours au présent, un impact négatif dans la vie d’une personne. Il peut s’agir d’une ou plusieurs expériences, a priori banales (un doudou perdu, une dispute, un déménagement, etc.) mais qui n’ont pas été suffisamment traitées par le cerveau et qui constituent ainsi des mémoires dysfonctionnelles. Ainsi, une fois devenus adultes, nous pouvons, par exemple, souffrir d’anxiété, d’insécurité affective ou encore de difficultés relationnelles en conséquence de la multiplication de ce type d’événements.
Le trouble du stress post traumatique (TSPT)
Il y a, bien sûr, aussi, le cas du TROUBLE DU STRESS POST TRAUMATIQUE (TSPT) pour lequel la thérapie EMDR est parfaitement indiquée.
Les TSPT sont définis comme des “troubles présentés par une personne ayant vécu un ou plusieurs événements traumatiques ayant menacé leur intégrité physique et psychique ou celle d’autres personnes présentes, ayant provoqué une peur intense, un sentiment d’impuissance ou d’horreur, et ayant développé des troubles psychiques lié à ce(s) traumatisme(s).” (extrait du DSM V, catalogue des affections mentales).
Les symptômes liés au stress post-traumatique peuvent survenir soudainement après l’expérience traumatique et fluctuer dans le temps.
Les symptômes peuvent également apparaître de manière différée, à la suite d’un événement déclencheur (anniversaire de l’événement, rencontre, odeurs, sons, etc.). L’intensité et la durée du trouble post-traumatique sont très variables, allant de quelques semaines à plusieurs années. Il peut aussi se répercuter à travers les générations (traumatisme transgénérationnel).
Déroulement des séances
Le traitement EMDR commence par une préparation : durant plusieurs séances le patient raconte son histoire, c’est le moment de construire une relation thérapeutique de confiance. C’est aussi le moment où le thérapeute évalue si l’EMDR est indiqué ou non pour le patient. Patient et thérapeute mettent ensuite à jour les souvenirs traumatiques à l’origine des souffrances. Le travail consiste également à développer des ressources, non seulement pour améliorer le rapport à soi-même et à autrui du patient mais aussi pour faciliter le traitement du traumatisme. On utilise souvent des techniques psychocorporelles et d’ancrage pour aider le patient à gérer les émotions, parfois fortes, ressenties pendant les séances, ou après.
Ensuite, on retraite une situation problématique en suivant une procédure précise, qui inclut les mouvements oculaires ou des stimulations bilatérales auditives et tactiles.
Chaque séance d’EMDR dure de 60 à 90 minutes pour un adulte. Les prises de conscience ne résultent pas des interprétations du clinicien mais des processus cognitifs et neuronaux accélérés par stimulations bilatérales alternées.
A la suite d’une thérapie EMDR réussie, les impacts traumatiques sont régulés et les expériences émotionnelles négatives ne se manifestent plus.
La Méditation de Pleine Conscience – Mindfulness
La Pleine Conscience fait partie de la 3ème vague des TCCE (Thérapies Cognitives, Comportementales et Émotionnelles). Les TCCE mettent au centre de leur approche la notion d’”acceptation”.
“Il existe un curieux paradoxe : quand je m’accepte telle que je suis, alors, je peux changer.”
Carl Rogers.
Mindfulness, comment ça marche ?
La thérapie par la méditation de pleine conscience est aujourd’hui validée scientifiquement par de nombreuses études réalisées à travers le monde, elle est une thérapie laïque et constitue une méthode de gestion des émotions par l’observation et l’acceptation de son expérience vécue (sensations, émotions, pensées, tendances à l’action). Elle a été développée en 1979 par le professeur Américain Jon Kabat-Zinn. C’est un entraînement mental, un apprentissage, qui réclame un engagement et une assiduité car c’est la pratique quotidienne qui en fait une méthode de plus en plus efficace. La pleine conscience est une capacité innée présente chez tous les individus à des niveaux différents.
Elle est définie par Jon Kabat-Zinn comme « un état de conscience qui résulte du fait de porter son attention intentionnellement au moment présent, sans juger, sur l’expérience qui se déploie moment après moment ».
Cette définition implique une capacité d’acceptation de ce qui se passe au moment présent. La notion d’acceptation, notion clé des TCCE, correspond à une attitude de reconnaissance et d’observation de la situation et de nos réactions. Ainsi, nous pouvons décider d’agir ou de ne pas agir. En ce sens, l’acceptation n’est pas une attitude de résignation mais au contraire une attitude active.
L’état de pilote automatique se trouve à l’opposé de l’état de pleine conscience. Le concept de « pilote automatique » consiste à ne plus être réellement conscient du moment présent, de l’expérience, à cause des pensées intrusives qui prennent alors le dessus. Cette approche permet donc de sortir du pilote automatique, c’est-à-dire d’être plus conscient de ce que nous faisons. Elle entraînerait également la tolérance et l’acceptation des émotions pénibles en s’y exposant. En effet, de nombreuses recherches montrent que les tentatives d’évitement des émotions désagréables maintiendrait en fait la souffrance psychique. C’est une idée développée également dans l’ACT (Thérapie d’Acceptation et d’Engagement).
La thérapie ACT
La thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT, prononcé “acte”, “agir” en anglais) a été mise au point par Steven Hayes à la fin des années 90. Elle s’inscrit, tout comme la thérapie basée sur la méditation de pleine conscience, dans le mouvement de la troisième vague des Thérapies Cognitives, Comportementales et Émotionnelles (TCCE). Elles partagent l’idée que la souffrance psychologique est inhérente à la condition humaine, ce qui peut être problématique, en revanche, c’est le rapport que nous entretenons avec nos événements psychologiques (pensées, émotions, sensations).
Les TCCE proposent donc de modifier notre relation aux événements psychologiques plutôt que d’essayer d’en modifier le contenu. Ainsi, bien que cela puisse paraître contre-intuitif, il serait plus efficace de les observer, de les accueillir avec bienveillance et de les accepter plutôt que de vouloir s’en débarrasser, de lutter contre elles.
“Dans la vie comme au jardin, arrosons les graines que l’on veut voir pousser.”
Les objectifs de l’ACT sont donc de reconnaître et d’abandonner les stratégies de contrôle, de lutte, d’accepter l’idée qu’il existe et qu’il existera toujours des pensées et des émotions difficiles, d’apprendre à centrer son attention sur des événements désagréables sans chercher à les combattre et de se concentrer sur des comportements positifs qui peuvent produire des conséquences favorables.
Cette approche est basée sur 6 dimensions qui composent ce que l’on appelle “l’Hexaflex”, chacune jouant un rôle dans le passage de la rigidité à la flexibilité psychologique.
La flexibilité psychologique est la capacité à nous adapter au changement, à vivre l’expérience dans le moment présent, c’est aussi la capacité de pouvoir choisir de faire ce qui est vraiment important pour nous, même en présence d’obstacles.